Neneh Cherry : Blank Project
Neneh Cherry présente Blank Project, un album pour adultes consentants. Après 18 ans d’absence, la britannique s’est entourée de Four Tet pour produire cet album finalement assez sombre.
Indice de satisfaction 41%
Neneh Cherry semble avoir envie de remettre les compteurs à zéro. Le choix du titre, Blank Project, sonne comme un nouveau départ. Seulement voilà: 18 ans d’absence en solo pour finalement réaliser un album en cinq jours montre en main, est-ce bien raisonable? Le résultat : Une œuvre, certes pleine de spontanéité, mais sans véritable recul. Et cela s’entend. Alors si on reste sur notre première impression on écouterai aussi cet album en cinq minutes chrono. Zapette en main, à la recherche d’une vague de fraicheur, nous voilà donc plutôt déçus. Alors insistons.
Est-ce du « vite-fait bien-fait » pour autant ? Non, même si une si longue absence et un tel talent (outre Cirkus et ses autres projets jazz) auraient mérité un peu plus de soins. La profondeur, la richesse de cet opus est tout autant dans les textes (Neneh Cherry y parle autant qu’elle y chante) que dans la musique. Bien que rapidement expédié, Blank Project témoigne d’une certaine sophistication, d’une spiritualité incontestable, une liberté totale.
En tout cas, on est loin, très loin de l’aspect coloré, sucré et pétillant et ses débuts avec le titre Buffalo Stance (1988). Peut-être est-ce lié au fait que cet album a été enregistré dans une église new-yorkaise ? Nous l’ignorons, mais ce n’est pas non plus tôt dans cet album qu’il faudra aller chercher son nouveau tube planétaire semblable à Seven Seconds, son duo de 1994 avec le sénégalais Youssou’n Dour. Blank Project ne ressemble à rien de ce qu’elle a fait en solo auparavant. Enfin si. On peut y trouver une similitude avec le titre caritatif I’ve Got You Under My Skin (reprise de Cole Porter produite par Afrika Bambaataa) de part son minimalisme est sont coté vindicatif. Un must.
Au final, on aurait tout de même souhaité que Neneh Cherry fasse un pas de plus vers l’auditeur, qu’elle soit partenaire de notre printemps. En revanche si vous êtes agacés par ce retour du funk et des fruits c’est de ce coté gris de la force qu’il faut pencher.