Nous sommes tombés sous le charme du premier album de Nothing But Thieves. Chronique d’une découverte Rock qui va faire l’unanimité !
Commençons par une définition du Larousse :
“Muse : n.f, inspiratrice d’un artiste, d’un écrivain.”
C’est lorsque le refrain de “Itch” a éclaté dans nos oreilles au printemps 2015 que la définition ci-dessus a pris un littéral double sens. Impossible de ne pas penser à Matthew Bellamy lorsque la voix de Connor Mason s’envole et se mélange à ce fracassant riff de guitare. Le timbre est reconnaissable, le mimétisme dans le falsetto est frappant et, surtout, la qualité est la même.
Car oui, disons-le d’entrée, Nothing But Thieves frappe fort avec ce premier effort, riche et équilibré, véritable vent de fraîcheur rock comme seul le Royaume-Uni arrive à en produire chaque année, tel Royal Blood en 2014.
Les cinq de l’Essex ont bien préparé leur coup en distillant quelques morceaux au fil de l’année afin de faire monter l’attente autour de cet album éponyme.
Le résultat? Enthousiasmant. 12 chansons qui démontrent d’emblée l’étendue du potentiel de ce groupe à l’avenir décidément prometteur. Ouvert par l’efficace “Excuse Me“, le disque impose sa dimension avec “Itch“, cité plus haut, qui sonne comme un hymne déjà taillé pour les stades de par sa richesse mélodique et sa puissance sonore. “Ban All The Music” est un concentré d’énergie aussi entêtant que fédérateur, auquel “Painkiller” et “Drawing Pins” font écho un peu plus tard dans l’album.
Faisant figure de surprise, “Hostage” se démarque du reste avec son accent electro rafraîchissant et son chant qui rappelle par moment la bonne époque de George Michael. “Wake Up Call“, “Trip Switch” et “Graveyard Whistling“, autant de titres à l’efficacité redoutable, découverts lors des mois passés, et qui trouvent une place de choix au milieu de cette savante sélection dont aucune piste ne laisse l’impression d’être là pour faire du remplissage.
Nous nous retrouvons donc devant un ensemble homogène et maîtrisé, où se mêlent les envolées lyriques, les rythmes percutants mais aussi les instants de douceur. “If I Get High” , “Lover, Please Stay” et le planant final “Tempt You (Evocatio)” en sont de parfaits exemples. Il y a une véritable parité dans les nuances d’intensité et on sent toute l’implication que mettent ces jeunes artistes à nous prouver qu’ils sont capables de jouer sur plusieurs tableaux.
Le Larousse nous avait donc, en quelque sorte, prévenu : Muse est un groupe majeur de notre époque qui, même si il peine à convaincre sur ses dernières productions, aura eu le mérite d’inspirer de nouveaux groupes, dont beaucoup s’y sont cassés les dents. NBT a su sortir du lot pour nous offrir un album aux sonorités certes familières, mais qui possède sa propre identité, de par sa variété et son audace. Les comparaisons iront bon train, et c’est de bonne guerre, mais ne parlait-on pas de similitudes avec “The Bends” de Radiohead lors de la sortie de “Showbiz” en 1998? Radiohead (Thom Yorke en particulier) justement, mais aussi Placebo, Jeff Buckley et beaucoup d’autres, tous auront contribué à inspirer ce disque d’une certaine manière. Le talent aura fait le reste.
Le jeune quintet a d’ailleurs été choisi par la bande à Bellamy afin d’assurer leur première partie lors de leur tournée européenne. Comme une forme d’adoubement, gage de reconnaissance.
Nothing But Thieves, c’est “rien que des voleurs” ! Certes, mais des voleurs de cœurs, assurément.
Indice de satisfaction : 83%
ricshady