Abba, Ace of Base, Lykke Li, Robyn, I’m From Barcelona, The Knife, The Hives ….. Tove Styrke et son nouvel album Kiddo!
Le genre: Pop Suédoise
[C’est la fin de l’année et voici que pullule les classements des meilleurs albums 2015. Perso, j’adore ça. Ca me permet de découvrir tout un lot d’albums aux travers desquels j’ai pu passer (malgré des 999 artistes que j’ai écouté en 2015 d’après Spotify, d’autres Suédois).] Et dans un sombre top du web, je suis tombé sur cette Tove Styrke, jeune suédoise au passé sulfureux (elle sort d’un télé-crochet).
On connait tous la capacité des suédois à être balèze en pop (il parait que le pays de Zlatan est le 3ème exportateur de musique au monde derrière le pays de Donald Trump et celui de Margaret Tatcher). Et bien là, encore une fois, c’est pas loupé! L’accroche pour moi fût la vidéo d’Ego. Parfaite. Je suis tombé amoureux au bout de 10 secondes. Du coup, j’écoute l’album Kiddo et je bosse le sujet Tove Styrke. Je lis plein de choses. Lykke Li, féministe… Spin et Time Magazine ont adoré.
Ça donne presque autant de crédit qu’un bon indice de satisfaction chez Musik Please. je regarde d’autres vidéos. Tove Styrke n’est pas si jolie que ça en fait mais musicalement ça match toujours (c’est une nana, je me dois de la juger en partie sur son physique).
Borderline, Number one, Ego. Trois vidéos, trois délires. C’est à l’image de l’album, hétéroclite mais toujours très bon. En tout cas pour quiconque ose encore écouter un peu de pop. Bon alors, Lykke Li peut être pas et féministe comme une miss France mais ça n’enlève rien à son talent.
Clairement, un de mes coups de coeur de l’année. Je ne vous en dis pas plus, allez jeter un oeil à la vidéo ça devrait vous suffire. Ah! et Kiddo c’est pour Béatrice Kiddo de Kill Bill.
Troisième du nom, le nouveau coffret « Pop-Rock Station by Zegut » vient de sortir. Quatre CD pour autant de thématiques qui ponctuent quotidiennement Pop-Rock Station, l’émission de Francis Zegut sur RTL2 : Les Classiques, Les Reprises, Les Pépites et Les Lives/Les Guitares.
De David Bowieà Body Count en passant par The Divine Comedy ou encore Lykke Li, une collection de plus de 60 titres avec des artistes qui ont marqué (ou marquent) l’histoire de la musique.
« Pop-Rock Station by Zegut, Volume 3 » est disponible en version standard ou collector. De quoi ravir les fans de l’animateur radio culte ou tout simplement les amoureux de bonne musique.
Zola Jesus, malgré son jeune âge sort son sixième album Taiga. Paru le 6 octobre chez Mute. Vous risquez de l’entendre partout prochainement.
Indice de satisfaction : 73%
L’audace artistique affichée par Zola Jesus du haut de ses 25 printemps outrepasse largement sa « simple » puissance vocale. Avec « Taiga », l’auteure-compositrice-interprète en mue perpétuelle assume une mysticité moins radicale. D’un penchant plus pop mais néanmoins toujours ancrée de complexité, elle jongle désormais avec le clair-obscur. Probablement le même que celui irradié par les forêts boréales dont elle a intitulé ce nouvel opus.
Au fil de ses trois premiers albums, Nika Roza Danilova s’est esquissé un monde louvoyant autour de sa voix dont légitimement elle a fait l’axe de gravité. Depuis sa réincarnation sous le pseudonyme Zola Jesus, elle n’a eu de cesse que d’évoluer au travers de sa musique, l’émaillant peu à peu de clarté sans en renier la face sombre et froide des débuts nettement typés industriels. Elle opte ainsi pour l‘accompagnement d’un quartet classique sur Versions, disque de reprises de ses propres morceaux réorchestrés. Une direction confortée sur « Taiga », par le recours à une section cuivres et cordes, répondant organique à la trame synthétique sur laquelle l’artiste russo-américaine s’était construite jusqu’à présent.
L’ouverture de « Taiga » s’opère sous tension : des chœurs lointains deviennent insistants, une basse lente doublée de cuivres épars annonce l’immixtion d’une nappe électronique qui s’impose en brusquant le rythme. Les cuivres reprennent ensuite le dessus pour un bref final épique qui ne dépareillerait pas dans la BO d’un péplum (genre « entrée des gladiateurs dans l’arène »). Zola Jesus n’a pas besoin de plus de 3 minutes pour (s’)offrir une synthèse éponyme de son disque. L’atmosphère tranche pourtant aussitôt avec un « Dangerous Days » très (trop ?) pop. De par son refrain entêtant, le choix de ce titre comme single semblait une évidence. La jeune artiste ne prend pas de risque mais il faut reconnaître qu’elle mène habilement sa barque, laissant flotter dans son sillon vocal une production limpide qui coule de source. Facile (enfin tout est relatif !) mais efficace.
Sur « Dust », la voix émane une sérénité vite balayée par les cuivres dynamiques de « Hunger ». Le chant se voit alors rehaussé de chœurs qui cassent subtilement la linéarité du titre. Réfléchis, les arrangements aspirent avant tout à mettre en valeur la voix par des raffinements souvent du meilleur effet. Notamment sur « Hollow » où la combinaison vocale avec une basse (tantôt dépouillée, tantôt soutenue par la section instrumentale) entre deux montées orchestrales apporte un relief impressionnant. En outre, l’ouverture a cappella de « Nail » atteste sans appel que la voix de Zola Jesus se suffit à elle-même. Preuve également brillamment confirmée par un « Go (Blank Sea) » haletant dont le chant alambiqué de traitements divers lui insuffle une dimension spectrale.
Dénuée de la voix de sa créatrice, la musique de « Taiga » perdrait tout sens en dépit de la minutie dont elle a fait l’objet. Oscillant entre ombre et lumière, « Lawless » développe par exemple un métissage électronique/violons d’une fluidité imparable.
Captivant, « Taiga » n’a pas grand-chose à se reprocher… ce qui paradoxalement lui porte un certain préjudice ! A l’inverse d’une Lykke Li (le parallèle s’inscrivant à bien des égards) touchante par la mise à nu artistique qu’elle dévoile pudiquement sur I Never Learn (chronique de l’album ici), Nika Roza joue de la grandiloquence de sa musique pour en enrober habilement les faiblesses éventuelles. A trop lisser la forme, elle finit parfois par diluer la teneur émotionnelle du fond, évitant tout de même de sombrer dans la faute de goût. A l’instar d’un « Long Way Down » dont l’écoute nullement ennuyeuse ne régale pas pour autant d’une saveur consistante. Mais soyons honnêtes, lorsque Zola Jesus scande : « It’s Not Over » sur le refrain de son dernier morceau, on ne peut qu’espérer sa sincérité et croire à la venue d’une suite de la même prestance !
Au fait, savez-vous quel point commun partagent deux endroits de la Planète si différents et éloignés que le nord du Wisconsin (la région des Etats-Unis où a grandi Nika Roza) et la Russie (la terre de ses ancêtres) ? La forêt polaire appelée… Taïga. Dans le monde ensorceleur de Zola Jesus le hasard n’a définitivement pas sa place.
Par principe je suis toujours d’accord avec Rodnrock. D’une part il est deux fois plus grand que moi et d’autre part c’est une vraie bible rock! Donc quand ce gars là dit que le dernier Interpol est une tuerie je me jette dessus comme un affamé sans la moindre crainte d’être déçu.
De même, quand il dit que le dernier U2 est un bon album de U2 je fonce…. BIM en plein dans le mur! Et j’ai beau écouter et réécouter ce Songs Of innocence j’en arrive à la même conclusion: C’est très mauvais! Je me doutais qu’on ne retrouverait pas la bande à Bono comme à la belle époque de Joshua Tree mais un All that you Can’t Leave Behind bis m’aurait largement suffit!
Déjà il manque un bon gros titre bien péchu, même sur le dernier album tant décrié Magnificient faisait le job! Et ne me parlez pas de ce Miracle fatigué aux choeurs dignes d’un mauvais Disney.
Le problème majeur est que le tout manque d’âme. Il ne suffit pas de raconter son premier touche pipi pour être touchant, encore faut il enrober le tout pour que ça sonne sincère. Les paroles de « Song for Someone » sont très belles certes, mais cet arpège mielleux les rend insipides! Il y a 15 ans, pour célébrer cet amour, Bono gueulait sur « A Little While » sur un une mélodie bien plus torturée! Ah oui et puisqu’on parle de gueuler, depuis quand Bono a besoin d’une reverb dégueulasse? C’est Danger Mouse qui a fait ça? Mais faut qu’elle se calme la souris parce que U2 sans la voix de Bono qui déraille dans les aigus c’est pas U2! C’est Coldplay!
Ouais voilà cet album c’est du Coldplay, c’est de la pop dégoulinante, manque plus qu’un duo avec Rihanna et on est bon… hein? qui? Lykke Li! Ah oui j’avais oublier ce dernier faux pas, faut dire que je suis pas souvent allé jusqu’au bout…
Quand Bowie et McCartney se réinventent et que le BOSS ne change rien mais assure, U2 se vautre dans la facilité en ajoutant quelques artifices qui n’illuminent plus personne. Je passe sur la dimension marketing de cette sortie, qui a un goût de déjà vu : ERRATUM ceci est un FAKE !
D’ailleurs si vous êtes utilisateurs de iTunes et que comme Tyler The Creator vous n’en avez rien à faire du dernier U2, la firme Apple vous propose désormais supprimer cet album imposé.
U2 a donc choisi Apple (encore) pour le lancement surprise de son nouvel album « Songs of Innocence » . Etant disponible gratuitement à tous les détenteurs du logiciel Itunes, ce dernier rentre donc dans l’histoire de l’industrie du disque. Mais que vaut l’album coté musique ?
Bono énerve autant qu’il fascine et il en est de même pour la marque Apple ! Leur union, depuis l’Ipod floqué U2, n’est pas un phénomène en soi mais va certainement faire l’objet de nombreuses critiques du genre « Bono cet humaniste à la solde du capital » … et j’en passe. Personnellement, cela ne m’interpelle guère même si je ne doute pas que le fait d’offrir l’album exclusivement via Itunes a dû rapporter gros au groupe irlandais.
Mais je ne m’inquiétais pas de l’avenir financier de U2 (les ventes physiques vont encore être au rdv) mais plutôt de leur musique et de leur aptitude à se renouveler. Car, comme tout fan de la première heure, il devenait difficile de trouver des circonstances atténuantes à leurs récents manques d’inspiration.
Alors, dans tout ce fracas publicitaire, prenons le temps de se poser quelques minutes et écoutons « Songs of Innocence » en intégralité, titre par titre :
1/ The Miracle (of Joey Ramone)
Premier titre et premier single (interprété lors de la manifestation d’Apple), « The Miracle (of Joey Ramone) » confirme les dires du groupe quant au contenu de l’album, à savoir : une plongée dans l’adn de U2, leurs premières influences ! Et parmi les artistes ayant marqué le style musical de la bande à Bono, il y a les Ramones et leur punk rock si précurseur. « Miracle (of Joey Ramone) » ne prétend pas reproduire le genre du groupe New-Yorkais mais constitue plutôt un hommage. Bono chante : « The most beautiful sound I ever heard… » . Grosse saturation de guitare de The Edge, mélodie haut perché (classique) de Bono et refrain collégiale constitue l’essence de ce premier titre.
http://www.youtube.com/watch?v=7ezOFeXuCMU
2/ Every Breaking Wave
Une des spécialités incontestables de U2 est la ballade. Voici donc un titre qui risque bien de devenir un classique du genre. Si coté son, on se retrouve quelques années (décennies) en arrière, le refrain vient atténuer ce sentiment de retour aux sources et, pour être honnête, vient quelque peu gâcher l’ensemble car trop convenu, trop proche des « mauvais » titres de U2 dans les plus récents albums.
3/ California (There Is No End to Love)
Le titre évoque le premier voyage du groupe en Californie, l’intro et surtout les choeurs qui s’en suivent nous rappellent les Beach Boys (Barbara Ann). C’est une bonne chanson pop comme U2 sait les faire, entraînante, punchy, rien de bien neuf sous le soleil (de Californie) certes, mais rien à redire non plus.
4/ Song For Someone
Intro acoustique intimiste avant de monter crescendo vers un hymne d’amour assumé. Bono y chante son idylle avec sa femme Ali, débutée alors qu’ils avaient respectivement 13 et 12 ans. C’est beau !
5/ Iris (Hold Me Close)
Le décès de la mère de Bono (Iris Hewson) alors qu’il n’était qu’un adolescent a profondément marqué l’homme, notamment dans ses choix musicaux. Le titre permet à Paul Hewson (aka Bono) de se livrer et d’amener une forte dose émotionnelle à l’album. Tous les ingrédients de U2 sont au rdv, des touchers si reconnaissables de The Edge (guitare) et Larry Mullen ( batterie) au classique son de basse (très présent) d’Adam Clayton.
6/ Volcano
Là pour le coup c’est bel et bien la basse qui marque le titre de son empreinte. Toujours sur le thème du désarroi de l’ado face à la perte de sa mère, un sentiment de colère et d’injustice transpire. On retrouve ainsi l’esprit de révolte qui a tant marqué les débuts du groupe.
7/ Raised By Wolves
On continue dans les histoires de jeunesse du groupe avec ce titre engagé racontant l’atmosphère étouffante lors du conflit Nord-Irlandais où s’enchainaient les attentats terroristes dont cette explosion à la voiture piégée vécue de très près par Bono. Décidément, ils avaient annoncé un retour aux sources, on assiste à une véritable biographie. U2 se livre, je ne vais pas m’en plaindre.
8/ Cedarwood Road
la production de l’album a été, pour la majorité des titres, confiée à Danger Mouse (Black Keys, Broken Bells…). L’esprit Rock de ce dernier se ressent dans ce titre à l’intro percutante qui s’atténue avec le chant rappelant les mélodies d’un certain Dan Auerbach (Black Keys…tiens tiens). La saturation sur guitare acoustique est un effet que j’apprécie particulièrement et « Cedarwood Road » est à mon sens, un des meilleurs titres de l’album de part sa sonorité décomplexée.
9/ Sleep like a Baby Tonight
Bono n’a jamais chanté aussi haut ! Même sur Lemon, la voix ne tremble pas comme elle le fait ici. Une douceur emplit d’émotion (et de synthé) que l’on ne peut qu’apprécier. L’album est clairement monté en puissance.
10/ This is Where You Can Reach Me
Ok, la patte Danger Mouse y est franchement pour quelque chose. Sur ce titre, on retrouve la jeunesse de U2 mêlée au style si reconnaissable de leur producteur. Pour moi, ça fonctionne.
11/ The Troubles
Conflits externes, problèmes internes, on semble entrer ici dans l’âme de Bono. En guest, la talentueuse chanteuse suédoise Lykke Li répète « somebody stepped inside your soul » .
Conclusion : U2 livre un bon album, inspiré, à la production soignée et aux textes retrouvés. Le groupe n’est jamais aussi bon que lorsqu’il nous raconte son histoire, son vécu et sa vision du monde. Malgré ses 54 ans, Bono est en forme et cela s’entend. Avec ces premières écoutes (rappelons que le disque n’est sorti qu’hier à la surprise générale), nous sommes en présence non pas du meilleur U2 mais du plus intimiste et personnel. Les « vieux » prennent du recul et portent un regard en arrière et ils font ça bien.. On les attends au tournant pour leur prochaine tournée par Europe cet hiver. Il est possible qu’à la vue du groupe en concert je change mon opinion sur ce nouvel opus. Alors certes ce n’est pas l’album du siècle mais de part cette « flamme » retrouvée, « Songs For Innocence » rentre dans mes coups de cœur qui n’engage que moi, avec toute l’objectivité qu’un fan invétéré peut avoir !
La vocation de Sharon Van Etten ne souffre d’aucun doute : chanteuse à la voix mirifique, multiinstrumentiste, elle écrit, compose et coproduit même certains de ses disques dont ce dernier « Are We There ». Comme Sharon Van Etten nous l’a confié (Sharon Van Etten: Interview) peu avant la sortie de l’album Are We There «Ecrire, chanter est ma catharsis». Au vu de la charge émotionnelle de ses chansons, on ne peut que la croire !
Indice de satisfaction : 89 %
Voilà maintenant 5 ans que Sharon Van Etten nous ouvre les portes de sa raffinée sphère musicale. Et malgré les galères tout comme la relative confidentialité de son parcours, l’américaine continue inlassablement à se jeter corps et âme dans son art, avec sincérité et virtuosité. En 2009, elle sort son premier album « Because I Was In Love », folk mélancolique, un brin électrique, porté par sa voix habitée d’émotions. Une année plus tard, c’est « Epic » qui parait. Sobre également, le disque révèle une facette plus rock de la jeune artiste. Puis « Tramp » voit le jour en 2012, sous la houlette d’Aaron Dessner du groupe The National. Ponctué de multiples collaborations dont celle de Zack Condon, chanteur et tête pensante de Beirut, l’album concrétise surtout une remarquable osmose entre folk et rock au travers desquels Sharon évoluait jusque-là. Avec cette œuvre tourmentée et superbe, elle semble avoir trouvé sa voie (céleste). La suite s’esquissait donc sous les meilleurs auspices.
La suite, la voici justement avec « Are We There » dans les bacs cette semaine. Comme de coutume, Sharon évoque son propre vécu dont elle en aborde un sujet particulièrement sombre, celui de la douleur dans la relation amoureuse. Peut-on imaginer titre de chanson plus cruel que « Your Love is Killing Me » ? Et pourtant aussi lestée la thématique soit-elle, Sharon Van Etten fait don d’un disque lumineux. « Afraid of Nothing », le premier extrait, s’ouvre sur quelques notes de piano accompagnées d’une guitare et d’une section cordes sur fond de laquelle résonne une distante touche de percussions. Une ambiance soyeuse se tisse, une sorte de tension toute en retenue émerge avant que la batterie ne vienne pondérer ces quelques 2 minutes d’apesanteur. Et puis il y a cette voix crépusculaire, empreinte de justesse et d’intensité. Le disque débute à peine qu’il emmène déjà loin. Plus sobre, la version guitare/piano dernièrement jouée dans une église londonienne envoûte tout autant.
S’ensuit le premier single du disque, « Taking chances », dont la richesse instrumentale confirme l’évolution de l’artiste. Le folk dépouillé des débuts semble soudainement appartenir à une autre époque, désormais l’organique se mêle d’électronique pour un résultat diablement angéliquement efficace.
Le diaphane « Our Love » s’enveloppe également d’un subtil mélange électrique/électro où s’insinue plus tardivement les rondeurs souples de la basse. Sur cet écrin vaporeux se pose la voix de Sharon, toute de douceur et de délicatesse. C’est cette même voix, mais d’une teneur toute autre, qui transcende « You Know Me Well ». Impossible de rester insensible lorsque Sharon Van Etten clame son effroyable «You know me well/You show me hell». L’accompagnement n’est pas en reste puisqu’en écho d’une guitare languissante, la batterie impulse une relative lenteur qui n’apporte que plus d’intensité et de relief à la chanson. Magnifique…
Au-delà de la qualité intrinsèque des compositions et de leur interprétation, la grande réussite de « Are We There » réside dans sa production, aérée et limpide. L’instrumentation est souvent dense mais le résultat ne s’en prévaut pas moins de fluidité. A l’image de l’orgue et des bois résonnant sur « Tarifa », la musique de Sharon s’est considérablement étoffée depuis ses débuts. Une évolution qui dessert au mieux sa voix en lui offrant une dimension à la valeur de son éclat. A l’inverse, la simplicité du piano/voix de « I Know » rappelle que le minimalisme de ses premières années lui suffit amplement pour être touchante. En dépit du pessimiste des paroles (« And then you push me out, I know. I know »), le chant demeure expressif et radieux.
A l’instar de Lykke Li qui a fait de « I Never Learn » une œuvre personnelle et sincère (chronique ici), Sharon Van Etten poursuit le conte de sa vie en s’appuyant sur sa musique. Une musique qui comme elle grandit et murit. De par sa richesse et sa profondeur, « Are We There » est une réussite dont chaque nouvelle écoute apporte son lot de découvertes et d’émerveillements. L’artiste américaine y enfonce un peuplus le clou de son talent avec lequel elle mériterait d’accrocher bien haut le portait du succès…
Ah la Belgique et ses groupes de Rock ! Plus les décennies passent et plus nos voisins sont des référents en la matière. La preuve avec Triggerfinger et leur nouvel album « By Absence Of The Sun » qui sort ce lundi 21/04.
Le cinquième album de Triggerfinger, groupe originaire d’Anvers, se nomme « By Absence Of The Sun » (on peut pas tout avoir les gars) , et il m’a beaucoup plu.
Voilà c’était la chronique enthousiaste d’un gars qui ne connaissait quasiment rien de ce groupe (et qui n’en a pas spécialement honte) mais qui, du coup, ne sait pas quoi dire dessus !
Bon j’ai une idée ! On écoute le titre « Perfect Match » et après je vous dis :
Pour éviter de dire des conneries sur Triggerfinger, je vais faire un truc de gros fainéant (qui caractérise bien mon état en ce samedi soir) : voici un copié-collé du communiqué de presse (en coupant quelques passages tout de même) ! Y’a rien là !
…Enregistré en Californie aux Sunset Sound Studios durant l’année 2013, ce nouvel opus « By Absence Of The Sun » réserve quelques surprises comme par exemple sur « Black Panic » ou encore « Halway There » . Tout au long de cette nouvelle oeuvre du trio, votre coeur oscillera entre Rock, Blues et parfois Pop…
Bon cela revient à dire : il m’a beaucoup plu !
En attendant sa sortie imminente pour que vous puissiez écouter l’album, rappelons leur ‘incroyable reprise de « I Follow Rivers » de Lykke Li durant une session acoustique dans une radio hollandaise :
Evanescence fait son grand retour ! Avec un nouvel album, « The Bitter Truth », à paraître cette année. En attendant, voici le clip du premier extrait « Wasted On You ».
Une vidéo maison, faite à la maison. Confinement oblige.
Au moment de l’annonce de la pandémie de Covid-19, Amy Lee et sa bande enregistraient en studio. Le groupe a donc dû finaliser le morceau « Wasted On You » à domicile. S’attelant également au visuel comme l’explique la chanteuse.
« Nous étions en train d’enregistrer cette chanson quand nous n’avons plus eu le droit d’aller en studio et donc on l’a finie à la maison à coups d’échanges de fichier audio et de coups de téléphone. On a apporté les bons mixes, ajouté les choeurs, créé la vidéo ainsi que le visuel de l’album depuis chez nous. Cela m’a permis de rester à flot, c’était ma lumière dans l’obscurité du moment. On continue d’écrire et il reste beaucoup de travail à accomplir sur cet album. »
Amy Lee
Les membres d’Evanescence se sont filmés sur leur propre iPhone. D’où un clip relativement intime et révélateur de l’état d’esprit de chacun en cette période de confinement.
Musicalement, « Wasted On You » se révèle une bonne suprise. Un titre typé, prometteur pour la suite.
Woodkid amorce son grand retour. Sept ans après son très remarqué premier album, le producteur Français publie « Goliath ». Un single séduisant et (forcément) hyper léché…
En 2013, Woodkid faisait grand bruit avec « The Golden Age ». Marquant les esprits tant médiatiques que ceux du grand public. Et il y a fort à parier que Yoann Lemoine (son véritable nom) réemprunte le sillon du succès avec ce nouveau titre. A priori annonciateur d’un second album.
Percussions froidement belliqueuses, cordes judicieuses et enrobages electro hypnotiques… ce « Goliath » se montre fouillé dans ses moindres détails. Une production (sonore comme visuelle) exacerbée, qui une fois de plus constitue la force de Woodkid. Autant que sa faiblesse. A l’instar d’un « Goliath » des temps modernes…
The Brand New Heavies, Le groupe emblématique de l’époque acid jazz marque un retour remarqué et plus funk que jamais avec un TBNH, un album gonflé aux featurings
De nombreux invités ornent ce retour au devant de la scène d’un groupe phare de la scène soul made in UK du milieu des années 90. Il y avait Incognito, Mondo Grosso (…) et bien évidemment Il y avait The Brand New Heavies et son noyau dur le fondateur Bartholomew, le bassiste Andrew Levy et le batteur Jan Kincaid.
This Is Acid Jazz!
Un groupe estampillé Acid Jazz, un courant, ou plutôt une résurgence qui pour beaucoup a représenté une opportunité pour une nouvelle génération de découvrir la soul et le funk des années 70. C’est seulement après cette génération de musiciens anglais que les compilations de vieilles soul se sont mises à fleurir (inspirées aussi par les samples empruntés par les rappeurs). #lepoteauxrose
Nostalgique par essence la musique de TBNH n’a naturellement pas pris une seule ride. Et pour présenter leurs nouvelles chansons le groupe a embauché une nouvelle chanteuse, Angela Ricci même si on retrouve également la chanteuse historique N’Dea Davenport, notamment sur le titre These Walls, un des titres les plus « moderne » de l’album. Pas étonnant, il est produit par un certain Mark Ronson.
This is The Brand New Heavies
Les autres productions sont plus classiques et ne manquent pas pour autant de groove. Parmi les invités et pas des moindres on peut citer : Angie Stone, Beverley Knight, Laville, Simon Bartholomew etc… L’autre surprise de cet album c’est en fait qu’il y en a pas. Chaque titre apporte sa dose de basse, de guitare funky et de voix soul. On a qu’une envie: Se lever
The Brand New Heavies – TBNH / Date de sortie 6 Septembre 2019 (Acid Jazz)