Peter Von Poehl est artiste lumineux. Parce qu’au-delà de son talent, il reste avant tout un homme simple et humble. Programmé à l’Epicentre par le Festival Antigel, le songwriteur suédois a joué dans une intimité chaleureuse. Comme à la maison.
Live Report.
La Suisse peut être fière de son Festival Antigel. Véritable mosaïque artistique qui verse même dans la performance sportive avec l’Antigel Run. Géographiques, culturelles, physiques, idéologiques… quelle que soit leur nature, les frontières sont faites pour être dépassées. Antigel ne se pose de questions et enrichit de son audace. A commencer par inviter un artiste superbe dans une salle qui ne l’est pas moins.
Comme bon nombre d’artistes scandinaves, Peter Von Poehl n’apprécie pas particulièrement la routine. Moins encore celle de sa musique. Alors peu importe si ses albums prospectent une pop/folk vaporeuse, ce soir la configuration de son groupe relève du quatuor rock.
Une option à contre-pied qui n’enlève rien à la délicatesse de ces compositions ciselées. Les rythmiques s’en trouvent parfois (nettement) plus appuyées (« Elysium »), allant jusqu’à rendre certains séquences irrémédiablement dansantes (la fin irrésistible du tubesque « The Story Of The Impossible »). Mais l’harmonie demeure gracile, d’une irréprochable fluidité.
L’acoustique régale dans cette salle genevoise de l’Épicentre. Moderne et cosy, l’endroit est rêvé pour cette musique précieuse mais généreuse. Peter ne manque ni de mots ni d’entrain entre ses chansons. Narrant en français ses histoires qui n’appartiennent qu’à lui. Comme celle de ces deux cabillauds, sourds et incapables de communiquer dans leur aquarium.
A l’instar de son compatriote Jay-Jay Johanson, Peter Von Poehl captive tant par sa maestria que son humanité. L’angélisme habite aussi bien sa voix que son sourire lorsqu’il parle à son public, l’incite joyeusement à frapper dans les mains.
Finalement ce soir, c’est un peu comme s’il n’y avait pas vraiment eu de concert. Juste un grand Gars blond heureux de partager sa musique avec celles et ceux qui se trouvaient près de lui. Une musique sacrément bonne pour des auditeurs sacrément privilégiés.
« Le concert fut un délice, délicat, confortable, intimiste. Un très beau moment. » Céline
« A la découverte d’un artiste, une salle intimiste, des musiciens de haute volée… Le cadre est dressé, on oublie ou plutôt on a du mal à croire que le créateur de “The Story Of The Impossible” joue devant nos yeux ébahis. Une chaleur enveloppante, c’est l’embarquement pour une pluie de mélodies fines, une voix cristalline, une rythmique fondue. Ce plaisir de partager avec son public sa musique, ses mots et impressions sont touchants, trempés dans l’humanisme. Une symphonie de couleurs sonores, jonglant à la perfection, sa voix, ses différentes guitares. Du grand spectacle. Grâce, richesse, douceur !!! Merci ! » Delphine