Humilité, simplicité et émotion : Tels furent les maîtres mots du concert de Piers Faccini et Vincent Segal à Chateauvallon vendredi 17 avril.
C’est donc à deux pas de Toulon que Piers Faccini et Vincent Segal ont décidé de nous jouer leur dernier album, Songs Of Time Lost (chroniqué ici). Premier bon point, le site, situé sur les hauteurs d’Ollioules au cœur d’une forêt de deux cents hectares, est magnifique.
Bien que le théâtre soit archicomble, on sent pourtant une grande intimité à l’entrée des musiciens. Pas d’artifices ce soir, juste un violoncelle, une guitare et quelques micros. Piers reste dans l’hombre pendant la longue intro du premier titre. C’est donc Vincent Segal qui est mis en avant et nous fait admirer sa formidable technique au violoncelle.
Where Angels Fly lui succède, et c’est au tour de Piers de nous envouter avec sa voix, à mi chemin entre Nick Drake et Antony Hegarty. Vincent, quand à lui, poursuit son numéro, posant parfois son archet et transformant alors son violoncelle en contrebasse ou même en guitare.
Après ce retour au premier album de Piers, nous repartons vers Songs Of Time Lost et au bluesy Make Me a Palet on Your Floor. Avec ce démarrage en fanfare, ne sont-ils pas en train de griller leurs meilleures cartouches ?
Pas du tout, leur dernier album étant d’une richesse et d’une variété incomparables. Des rives du Mississipi, nous passons à la culture napolitaine (Cicerenella, Cammina Cammina…), créole (Mangé pour le cœur) ou même berlinoise avec une reprise instrumentale d’une chanson chantée par Marlène Dietrich. Au détour d’un titre, nous percevons même des influences arabes.
Les deus hommes mettront tout le monde d’accord avec leur reprise déchirante de la très country Quicksilver Daydreams of Maria. Le tour du monde musical se terminera lors du rappel avec Santa Maria du malien Boubacar Traoré.
La grande économie de moyens na pas empêché les deux amis de 25 ans de nous toucher en plein cœur. Nul doute que Piers Faccini et Vincent segal n’ont pas fini de nous émerveiller.