Véritable référence des années 90, le groupe Pixies ne faisait pas la une des JT lorsqu’ils étaient alors à l’avant garde d’un rock.. différent. Avec Head Carrier, le groupe marque un retour en fanfare.. mais un retour réussi.
Armés d’une nouvelle bassiste (Paz Lenchantain qui à notamment joué dans A Perfect Circle), Black Francis, Joey Santiago et David Lovering sont de retour avec Head Carrier, à la fois successeur d’Indie Cindy (2014) et suite presque logique de là où le groupe s’est arrêté dans les années 90.
Les Pixies démarrent cet album sur le titre éponyme Head Carrier, suivi de Classic Masher. Le son a l’air plus rond et plus moderne qu’auparavant mais la recette est bel et bien pixiesesque.
Au tour de Baal’s back qui vient chambouler un peu le calme des deux précédents titres. Black Francis a de véritables relents punk rock, presque hardcore et c’est ce qui manquait dans Indie Cindy car oui, même le violent a du charme. Seul bémol, le solo de guitare laisse l’auditeur sur sa faim, la simplicité est l’arme de Joey Santiago mais cette fois, deux/trois notes en plus n’auraient pas été de refus. Peu importe, c’est une excellente chanson.
L’intro psychédélique de Might as well be gone laisse finalement place à une mystérieuse balade pop un peu redondante mais efficace. Après tout, Black Francis fait ce qu’il veut, « That’s my speech, that’s my song » , qu’il en soit ainsi.
Oona, cette jolie chanson et son « Please I wanna Be in your band » sonne comme une déclaration d’amour à Paz Lenchantain. Quoi qu’il en soit ce morceau très réussi dégage quelque chose d’étrange.
Ensuite, le groupe nous emmène en road trip avec talent. Une ligne Basse/Batterie plus qu’efficace, des guitares puissantes, incisives ainsi qu’une ligne de chant désinvolte et accrocheuse, très bon !
Les deux pop songs qui suivent,Tenement Song et Bel Esprit, auraient facilement pu se retrouver sur Doolitle (1989) mais avec un son plus propre, dommage. On notera encore une fois chez les Pixies et surtout sur cet album, la sympathique présence de la langue Française.
All I Think About Now est un flagrant clin d’oeil à Where is my mind ? Cependant on y découvre davantage la sublime voix de Paz Lenchantain, que du bonheur, sa place au sein du groupe est amplement méritée après cette belle performance. On finit par oublier l’auto-plagiat pour découvrir une véritable berceuse.
A l’opposé, Um Chagga Lagga, l’hymne punk de cet album nous renvoie un peu à Trompe le Monde (1991). Les Pixies n’ont pas perdu ce brin de folie qui les différencie de beaucoup d’autres groupes. On a l’impression de participer à un rodéo qui tourne mal ou alors de se retrouver dans Boulevard de la mort de Tarantino
Plaster of Paris est LA chanson Surf music, c’est un véritable tube, on à envie de partir en vacances dans le Verdon en été et on pense un peu à des groupes récents comme Parquet Courts ou Best Friends. L’album lui, se termine sur All The Saints qui comporte les plus jolies parties guitares de l’album, autant l’acoustique de Franck Black que les mélodies de Joey. La voix de Paz au début est très belle et prouve que l’âme de Kim Deal (Leur ancienne bassiste) n’est pas très loin. Cette courte balade clôture l’album alors que l’on aimerait en entendre plus, cependant et malgré les échos évidents à leurs anciens albums, Head Carrier reste un album riche où l’on sent l’envie d’aller vers de nouveaux horizons, en vain mais l’idée est là.
Encore une fois les Pixies sont l’une des preuves que l’ont peut créer de véritables tubes ET avoir du talent, oui, en 2016.
By Agabawi