Prenez Pomme. Ajoutez deux musiciennes aguerries. Faites mijoter à feu doux dans l’ambiance chaleureuse de la Vapeur de Dijon. Vous obtiendrez un concert spontané, intime et délicat.
Live report.

A l’instar de nombreuses autres dates de la tournée, la Vapeur affiche complet ce soir. Il faut reconnaître qu’avec son second album, Pomme a franchi un sacré cap. Publiant avec « Les Failles » un disque personnel, mûr. Quelque chose d’assez remarquable dans le style. Mais qu’en est-il en live ?

Petite Pomme devenue grande…
Le visuel est soft, baigné par un jeu de lumières tempérées. Les échanges soutenus, souriants et spontanés avec la salle. Malgré la maturité de son dernier disque, Claire Pommet a assurément su préserver son âme d’enfant. Pourtant à l’écoute de ses compositions, on sent qu’à 24 ans à peine, elle a vécu, souffert. Et grandi.

Musicalement la jeune chanteuse Lyonnaise n’est désormais plus seule sur scène. Si elle assure toujours les parties guitares et autoharp, deux instrumentistes se chargent de la basse, des percussions et autres chœurs. Pudiques, les arrangements viennent idéalement habiller les chansons neuves, comme les anciens singles. Dommage néanmoins que le décor ne coupe ses acolytes d’une certaine interaction avec le public.
La vérité du live
Dans le confort studio, la collaboration avec Albin de la Simone a scellé une réussite. La nomination aux prochaines Victoires de la Musique (catégorie « album révélation ») s’avère d’ailleurs totalement légitime. En live, Pomme démontre, et cela est important, que « Les failles » est avant tout son disque, son histoire. Elle la conte sans détour (« Pauline »). Se dévoilant avec une simplicité et une franchise désarmantes (« Anxiété », le superbe « Grandiose »). L’évolution de ses talents d’auteure-compositrice est remarquable. De par la profondeur de ses textes imagés, porteurs d’une réelle réflexion. Et peut-être plus encore via la manière de les livrer (les vibrations palpables sur « Les séquoias »).

Le trio revisite le générique du « Voyage de Chihiro ». Un film d’animation dont Pomme confie qu’elle est fan (elle en porte même un chouette pantalon à son effigie). Un univers collant entièrement au sien. Nettement plus audacieux, elle se frotte au « Bad Guy » de la fraîchement récompensée Billie Eilish (palmarès aux Grammy Awards 2020 ici). Ou comment imprimer sa personnalité sur un hit international…
Une voix emplie de charme, des convictions, la diversité du registre… forcément, la Vapeur succombe. Particulièrement sur ce final intimiste : juste Pomme et son public. Sa musique est belle car sans calcul. Reste à espérer que le succès vers lequel elle roule ne vienne pas dénaturer cette fraîcheur qui fait un bien fou…
#ConcertBiodélectable
Del & Betty