Tels des bandits, les Queens Of The Stone Age sont venus en toute discrétion nous proposer une nouvelle fournée bien surprenante.
Il est des figures mythiques dans chaque style musical. Les Queens Of The Stone Age (QOTSA) sont de ceux-là dans l’univers du rock. Plus encore, ils incarnent un courant dont leur leader, Josh Homme est un fondateur, le stoner.
Le stoner, qu’est-ce que c’est au juste ?
Rythmique hypnotique, simple, répétitive… une basse très lourde… un chant très mélodique et des riffs accrocheurs… et bien sûr, une production rétro.
C’est là que Villains sort des sentiers battus. Les QOTSA avaient annoncé un album qui serait dansant et positif. Pour mener à bien ce projet, ils ont embauché Mark Ronson. Ce producteur à succès est surtout connu pour ses tubes auprès de poids lourds de la pop comme Bruno Mars, Adèle ou Lady Gaga. Toutefois, Mark Ronson c’est aussi en partie le fantasmagorique album Back To Black d’Amy Whinehouse, ou encore Duran Duran.
Du coup, out la production rétro. C’est propre, c’est contemporain, mais ça reste du stoner.
Il faut considérer aussi que cet album a été écrit pendant que le groupe s’accordait une parenthèse 5 étoiles auprès d’Iggy Pop. Les membres du groupe ont fait office de musiciens sur la tournée Post Pop Depression. Josh Homme et Dean Fertita (clavier et guitariste) auraient été largement inspirés par la discographie du fameux Iggy.
Donc, pas d’inquiétude, pas d’influence Uptown Funk en vue!
On en pense quoi de cet album alors ?
Villains est le 7ème album du groupe. Très franchement, je suis dans l’incapacité totale de donner le nom d’un mauvais album des QOTSA. Le groupe est d’une constance inouïe. En revanche, ce que je peux affirmer, c’est qu’on s’est clairement éloignés de l’album précédent, Like Clockword. Cet excellent album déployait son répertoire dans une noirceur intense et allégorique. Villains est plus franc du collier, plus simple, plus limpide.
Vous vous dites que ça va faire des mécontents tout ça? C’est juste. Mais dans l’ensemble, on retrouve l’habileté des QOTSA afin que chaque morceau ait son identité propre.
Les deux premiers morceaux, Feet Don’t Fail Me et The Way You Used To Do sont excellents et à la hauteur de nos attentes. Délicieusement rock, entre douceur et grattements de guitares mordants. Les envolées vocales de Josh Homme séduisent sans conteste possible.
Ensuite, il y a une série de morceaux plus “hypnotiques” comme Domesticated Animals, Fortress, Un-Reborn Again, Hideway. Ces derniers ne surprennent pas car ils constituent l’ADN du groupe. Toutefois, j’ai un reproche à formuler, la linéarité de ces morceaux qui deviennent un poil ennuyeux. Il faut attendre la fin des morceaux pour trouver ce que l’on cherche souvent chez QOTSA, le refrain qui donne la patate… le riff qui tient en haleine. Je leur préfère largement le dernier morceau Villains Of Circumstance qui, avec son refrain ultramélodique, m’amène à retrouver ce que j’aime chez QOTSA. Une douceur de rockeur…
Puis, au milieu de tout ça, un titre très fun. Head Like A Haunted House, son chant style rockabilly, ses violes et son rythme très rapide. Ce titre nous transporte dans un univers de film anachronique à la Tarantino.
Reste le morceau The Evil Has Landed, juste bon, sans surprise. Rythme de croisière!
Au regard de tout ça, vous avez donc un album qui est bon, mais… selon les avis on dira :
- Qu’il lui manque un petit quelque chose
- Qu’il est sans nul doute le plus léger de toute la discographie de QOTSA.
J’aime, j’aime moins…
J’aime la constance des QOTSA, leur maîtrise, leur patte unique. Même si l’on n’aime pas Villains, on ne peut le considérer comme un raté. Le groupe avait prévenu et c’était engagé explicitement dans ce choix artistique.
J’aime moins la linéarité de cet album et le fait que je passe souvent une série de chansons. Elle ne me donne pas les émotions que je retire habituellement à l’écoute des QOTSA : tantôt pêche, tantôt douce mélancolie. Un sentiment d’ennui me guette…
#Intouchables