Le Charlie Jazz Festival s’est déroulé ce week-end au Domaine de Fontblanche (Vitrolles). MusiK Please y était:
Pour découvrir un style musical, il n’y a pas de plus belle façon que d’aller à sa rencontre: en LIVE. L’équipe de CharlieFree partage également ce point de vue et a eu la gentillesse de m’inviter pour la 18ème édition du Charlie Jazz Festival. Rendez-vous en terre inconnue: Musik please au pays du Jazz.
Le Charlie Jazz Festival de Vitrolles c’est avant tout un cadre. On m’avait loué la beauté des lieux et je dois dire que je n’ai pas été déçu. Un parc verdoyant traversé d’une allée de platanes immenses et au bout de celle-ci la scène principale. Des transats dispersés un peu partout sur les étendues de pelouses, le chant des cigales et les différentes fanfares qui déambulent, ce lieu respire l’été! Ajoutez à ça une équipe de bénévoles souriants, des foodtrucks de qualité et un bar qui pratique des prix raisonnables et vous avez les ingrédients d’un festival au top!
La musique? Ah oui j’allais oublier le principal: où est le JAZZ dans tout ça? Voici ma rencontre avec « The Great Black Music » en 4 moments forts du Charlie Jazz Festival.
Ambrose Akinmusire au Charlie Jazz Festival
Aurélien Pitavy, le directeur artistique du festival élabore sa programmation en prenant soin de faire un mélange entre artistes confirmés et nouvelle scène. Ambrose Akinmusire fait clairement partie de la seconde catégorie . D’ailleurs dès son arrivée sur scène, on
sent une ébullition parmi le « jeune » public. En formation quartet avec en plus de la trompette, batterie, contrebasse et piano, l’Américain a une bonne bouille et s’avance très timidement sur scène. Dès le premier souffle, l’acoustique me frappe! Le son est limpide, direct. Le piano et la trompette démarrent lentement en se tournant autour dans une introduction hypnotique. Puis après quelques minutes, la batterie se réveille, puis la contre-basse: là encore je ressens viscéralement le « son » qui semble très naturel, sans filtre. La piano égrène des gammes qui semblent parfois dissonantes quand la trompette, elle, semble toujours juste et d’une beauté limpide. Le troisième titre nous donne un premier vrai solo de trompette qui chauffe le public à blanc – certains crient, d’autres sifflent, tous applaudissent – qui a dit que les amateurs de Jazz ne savaient pas s’exciter? Et voilà où j’atteins mes limites pour parler plus en profondeur de la musique d’Akinmusire. Je ne connais pas les titres et n’ai pas les connaissances nécessaires pour une analyse approfondie mais je sais que la musique de l’Américain à fait mouche, particulièrement quand il se lamente sur son instrument dans un solo poignant!
Sylvain Luc & Stefano Di Battista au Charlie Jazz Festival
Autres artistes, autre monde et je commence à saisir l’immensité du Jazz. Sylvain Luc est un virtuose de la 6 cordes et avec son ami Stefano Di Battista au saxophone ils revisitent les thèmes des musiques de films de Ennio Morricone à Michel Legrand. Musicalement plus accessible, le quartet tourne autour de mélodies devenues cultes comme « la Chanson des Jumelles » ou « Cinema Paradisio » en laissant libre cours à l’improvisation. Une fois de plus, on retrouve le bruit des cordes, le souffle traversant le cuivre ou le balai qui frotte les peaux: chaque son est détaillé à la perfection.
Renaud Garcia-Fons au Charlie Jazz Festival
Autres artistes, autre monde… Ben oui une fois de plus un nouveau musicien, en l’occurrence le contre-bassiste Garcia-Fons, nous emmène à la découverte d’un nouveau territoire avec le Jazz comme moyen de locomotion. Ici, c’est la ville de Paris que nous visitons avec, en guise de guides,un accordéoniste et un percussionniste qui accompagnent Renaud Garcia-Fons. L’avantage avec le Français, c’est qu’il nous explique tout: il présente les titres qui vont suivrent pour mieux les situer et je dois dire que pour un néophyte comme moi, c’est très agréable de recevoir quelques clés pour mieux saisir ce qui se passe. Notre guide nous mène donc tour à tour courir dans les rues de Montmartre ou juste prendre le métro parisien, sa musique est très visuelle, presque cinématographique, on s’imagine aisément flâner dans les rues de Paname ou dévaler les marches du Sacré Cœur grâce à la musique du trio.
Paolo Fresu, Omar Sosa, Trilok Gurtu au Charlie Jazz Festival
Autres artistes, autre monde… Roooo je sais que je me répète mais
encore une fois le Trio devant moi me fait décoller de Paris pour un tour du monde musical! Il n’y a qu’à voir, un trompettiste Italien, un pianiste Cubain et un percussionniste Indien! Vous reprendrez bien un peu d’exotisme?! Autant dans le rock les super-groupes formés de plusieurs individualités accouchent souvent de déception, autant ici le résultat est spectaculaire! Clairement, la musique n’a plus de frontières, chaque musicien trouve naturellement sa place et l’alchimie se fait. Mention spéciale pour Omar Sosa qui vit physiquement sa musique, il bondit vibre et semble recevoir les percussions de Gurtu en pleine face en riant aux éclats! Il jongle entre le piano et l’orgue, voir les deux en même temps, toujours dans des mélodies aux sonorités afro-cubaines.
Conclusion
Charlie Jazz Festival m’a ouvert les portes vers un nouveau type de musique, rien de moins. J’ai aimé profondément certains artistes, j’ai été dérouté par d’autres mais dans tous les cas, je me suis musicalement enrichi de nouveaux sons, nouveaux rythmes et nouvelles notes. Tout cela dans un cadre magnifique et dans une ambiance estivale. Bref, si j’ai loupé 17 éditions de ce très beau rendez-vous, je serai présent pour la 19ème, 20ème, 21ème…
Merci à Klervi pour son invitation et à l’ensemble de l’association Charlie Free pour leur accueil.