Le dimanche à Rock En Seine s’annonce marathonien tant le line up est alléchant. Aurons-nous l’énergie de valider les objectifs fixés depuis des semaines, après les deux premières journées passées à courir d’une scène à l’autre ?
Suspens…

Départ énergique
Avec Cannibale, le groupe Normand du label Born Bad, le rock est de retour. Malgré la chaleur de ce début d’après-midi le public est là, rapidement happé par ce mélange réussi entre le son garage et les ambiances tropicales. Félicitations à Nicolas le chanteur particulièrement habité sur scène.
Déjà appréciés en première partie de Muse au stade vélodrome, les américains de Mini Mansions lancent véritablement les hostilités dominicales avec un set fougueux. Le trio particulièrement énergique aligne ainsi ses titres avec une efficacité redoutable. On pense aux shows des Killers et on comprend facilement pourquoi Muse les a sollicités pour leur tournée.
Mais notre véritable première attente de la journée est étrangement programmée à 16h. Les charismatiques Irlandais de Two door Cinema Club prennent le pouvoir, emmenés par l’élégant Alex Trimble. Ils enchaînent alors les tubes « Talk », « Are We Ready », « Bad Decision » et nous font royalement transpirer. Si leur dernier album « False Alarm » est dans la lignée de leur précédent « Gameshow », les TDCC n’oublient pas les fans de la première heure. Leur set est ainsi ponctué par des morceaux plus anciens comme « Something Good Can Work » ou bien « I Can Talk ». Un pur concentré de bonheur bien trop court hélas.

Pas le temps de s’en remettre que déjà l’étoile montante Britannique Sam Fender entre en scène. Il ne lui faudra pas beaucoup de temps pour nous embarquer. Si ses titres « Play God » ou « Dead Boy » plutôt sombres et rock sont déjà des classiques, il nous fait aussi découvrir ceux de son dernier album « Hypersonic Missile ». On lui découvre alors un petit côté Springsteen attachant dans sa brit pop. Le public vit clairement ses chansons, et nous sommes définitivement sous le charme de sa voix puissante. Un set authentique.
Montée en puissance
Annoncés comme les égaux de Fontaine DC nous ne pouvons pas rater le très attendu set de The Murder Capital. Est-ce que la petite scène Firestone va résister aux Irlandais ? Habillés en working class heroes des 60’s les Murder font penser aux personnages de la série « Peaky Blinders ». Entrés en scène avec cette attitude provocante façon Liam Gallagher, on sent que l’on va avoir affaire à du lourd. Le groupe déclenche d’ailleurs une atmosphère électrique, la tension est à son comble sur « Green and Blue » et « Slow Dancing ». On pense évidemment au Joy Division de « Colony ». Mais les amateurs de tempo plus rapide à la Fontaine D.C ou Idles ne seront pas en reste avec des titres incendiaires comme « More is Less ». Le charismatique chanteur James Mc Govern donnera également de sa personne en se jetant dans le public pour un final extatique, la grande claque. Merci Rock en Seine !
Sacrifiés à Tinals 2018, impossible de passer à côté de Deerhunter qui vient défendre son 8ème album Why Hasn’t Everything Already Disappeared ? L’énigmatique leader Bradford Cox impressionne tant par sa splendide voix que par son look féminin visiblement très assumé. On assiste à un show aux ambiances variées, entre titres glam rock à la Bowie et ambiances psychédéliques. Le groupe fait la part belle aux guitares planantes et parvient littéralement à nous envoûter.
Confirmation des têtes d’affiche
Mike et Ben, le duo de Royal Blood va se révéler impressionnant. Ils sont puissants, charmeurs et délivrent un rock énergique et percutant malgré les limites imposées par un duo. Les titres des deux albums sont de véritables tubes et entraînent le public à chanter ces morceaux en chœur « How Did We Get So Dark » ou bien « I Only Lie When I love You » entre autres, un début de soirée parfait.

L’apothéose de cette journée, l’événement tant attendu sera sans conteste Foals. Quelle erreur de programmer un tel groupe sur la cascade à 21h, eux qui ont déjà fait la clôture mémorable du festival sur la grande scène il y a 2 ans ! Bref, pas de mise en bouche, « On the luna » nous fait directement décoller. Yannis va enflammer la scène et le public va vivre l’un des meilleurs concerts de cette édition. Une setlist sans faille bien que trop courte. Tout est là même le magnifique single « Red Bull » annonceur d’un Foals plus brut. Les chansons sont admirablement interprétées, l’énergie, le partage, c’est magistral.
Fatigués par cette journée marathon, c’est sans regret que nous quittons le parc de Saint-Cloud laissant Aphex Twin clôturer cette magnifique édition de Rock en Seine.
Sally Cinnamon