En mai dernier, Saul Williams accordait à Musikplease une interview exceptionnelle pour alimenter sa playlist d’artiste. Main on ne vous a pas tout dit. À l’occasion de la tournée de Saul Williams, MusikPlease revient sur cet entretien printanier.
Saul Williams s’est révélé tardivement sur la scène musicale. Le film Slam, réalisé en 1998 par Marc Levin, exposa ses talents de poète urbain et son flow, inextinguible. Mais avant cela, Saul a voyagé, beaucoup, de New York à Londres, en passant par le Brésil et la Californie où il réalise son précédent opus Niggy Tardust produit par Trent Reznor, qui lui ouvre de nouvelles voies en le révélant au public plutôt WASP de NIN.(heinn..?*)
Saul Williams s’installe ensuite à Paris en 2009 et décide d’y composer, écrire et produire Volcanic Sunlight paru en ce début d’année. Ces voyages, durables, l’ont mené de scènes en scènes, tantôt danseur, tantôt choriste, parfois chanteur/slammeur, mais de tout temps poète.Car Saul aime les mots, bien qu’il n’y projette pas tant de significations, de messages… il aime leurs résonances, leurs vibrations, y injecte des humeurs, y puise son énergie et les porte de son souffle.
Respectueux de tant d’artistes, de tant de musiciens, il évoque au cours d’une heure et demie d’entretien des centaines de références musicales avec humilité et admiration.
Sa bibliothèque Itunes ressemble de près aux nôtres, et comme il est friand d’échanges, de partage, il la fait défiler pour y retrouver l’orthographe d’un titre ou le nom d’un album… Il cite, récite et dédie nombre de ses propres morceaux à ceux qui l’ont inspiré. Pierre eut quelques di fficultés à sélectionner les quelques morceaux de choix pour réaliser la playlist de cet urbain nomade, bohème et moderne. Saul rebondissait spontanément du dernier PJ Harvey au Triumph du Wu Tang, des premières heures de Public Ennemy à l’éclectisme sonore de Radiohead, des instru de Caribou à l’oeuvre intégrale de Tricky, de rares pièces de James Brown à la nouvelle scène californienne des Warpaint…
Saul nous a dévoilé avec légèreté et révérence tant de titres, qu’il semble « être » toutes ces musiques à la fois. Cela s’entend dans la diversité de ses propres productions – inclassables à ce jour. Ses featurings sont tout aussi variés, de Nine Inch Nails à Ayo, vous le retrouverez également aux côté de Kanye West et de Jay-Z…
Tous ces sons et pourtant un seul artiste, unique, dont les habits de scène rendent hommage autant à David Bowie qu’aux origines tribales et déracinées de la musique afro-américaine… Saul Williams vit de musique et c’est à voir, a-live!
* WASP: White Anglo-saxon Protestant ** NIN : Nine Inch Nails
Prochaines dates:
– le 12 octobre à Montpellier
– le 13 à Avignon
– le 14 à Marseille
– le 15 à Lyon
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Credits Photo Marion Maîtrejean © (tous droits réservés)