Une soirée chamarrée au Festival GéNéRiQ (live report)
Pour ses 10 années d’existence, le Festival GéNéRiQ avait particulièrement soigné sa programmation. A l’instar de cette date dijonnaise, mêlant avec goût symbolique des lieux et éclectisme pop/rock. Live report.
6 jours durant, le Festival GéNéRiQ a insufflé ses tumultes musicaux dans différentes villes de Bourgogne-Franche-Comté. Notamment à Dijon, avec cette soirée placée sous égide multicolore.
Auteure d’un dernier album consacré à l’orgue, An Pierlé ne pouvait rêver mieux que le Temple Protestant comme lieu de concert. Et son public non plus d’ailleurs ! Cet édifice religieux offrant un compromis acoustique/intimité idéal pour mettre en valeur Arches.
An et ses musiciens entrent en silence dans le chœur, au rythme synchrone de leurs claquements de doigts. Une arrivée concentrée qui accentue l’ambiance pieuse inspirée par le bâtiment. Ce qui n’empêchera pas un climat résolument chaleureux.
La compositrice belge a pris soin d’aérer l’orchestration de sa pop raffinée. Aussi majestueux soit-il, l’orgue demeure savamment dosé, évitant l’écueil d’un rendu massif et froid. Les deux demoiselles du groupe assurent des chœurs délicats et soulignent la superbe des harmonies. Quant à An Pierlé, elle se révèle radieuse comme à son habitude. Alternant moments de virtuosité grave et humour irrésistible avec ce naturel qui lui va si bien.
Changement de décor et d’ambiance avec le Consortium, musée d’art contemporain de la capitale bourguignonne. Suite à des impondérables techniques, nous ratons la prestation d’Octave Noire. Un regret car son premier album fraîchement paru nous avait fortement séduit (détails ici). La seconde partie de soirée s’ouvre donc avec Mesparrow.
Ce soir, Marion Gaume conte sa Jungle Contemporaine dans une configuration trio. Accompagnée ainsi d’une section rythmique et mélodique, elle chemine subtilement entre electro et organique. Au gré des samples devenus sa marque de fabrique.
Toujours imprégnée de cette nostalgie singulière (le poignant « Ma flamme »), la musique de Mesparrow gagne du relief en live (« Ne me change pas »). Du groove electro (« Les écrans ») à la vitalité rock (« Next Bored Generation »), la songwriteuse prouve plus que jamais sa polyvalence. Ainsi que sa place à part entière dans la scène pop française.
C’est au tour de Ropoporose de prendre la relève pour un final énergique et souriant. Pauline et Romain sont frère et sœur, une complicité fraternelle qui se ressent d’emblée dans leur musique incisive mais travaillée.
Si les références bouillonnent (de Mogwai à Arcade Fire, il n’y a qu’un pas), le jeune duo se montre des plus inventifs. Nuançant ses élans électriques à renfort de subtilités electro. On pense à Blood Red Shoes avec une étincelle supplémentaire. Une spontanéité authentique injectée d’un entrain surmultiplié.
Pauline pose sa voix presque enfantine sur un jeu de guitare déjà bien mature. Romain s’avère un batteur tout simplement remarquable. Bien sûr, tout n’est pas parfait mais peu importe… puisque c’est un plaisir de voir jouer Ropoporose sur scène !
Alors oui avec 10 printemps au compteur, le Festival GéNéRiQ n’est plus tout jeune. Mais après une telle soirée, on se dit que les tumultes musicaux ont encore de belles années devant eux… et c’est tant mieux !