Indie rock imparable, look irréprochable… Sunflower Bean a tout compris de ce que l’on attendait de lui. A tel point que son premier et prometteur album « Human Ceremony » irriterait presque.
Le genre : (autoproclamé) Néo psychédélique pour l’ère digitale.
Le résumé : Sunflower Bean est le genre de groupe premier de la classe. Limite fayot qui agace en faisant tout trop bien. Le magazine Rolling Stone compte même « Human Ceremony » dans sa liste des disques les plus attendus de 2016. Il faut reconnaître que ce jeune trio originaire de Brooklyn a su introduire son opus fort intelligemment. Un premier single « Wall Watcher » terriblement accrocheur. Un clip réalisé par le fashion Roger Sargent qui vaut son pesant de graines de tournesol. La machine est lancée.
Et lorsque l’on creuse en écoutant le disque dans sa globalité, la machine lancée, justement elle tient la route. De l’ouverture éponyme sur laquelle Julia Cumming et Nick Kivlen dialoguent avec fluidité, à la conclusion (forcément !) expérimentale « Space Exploration Disaster », on ne s’ennuie pas un instant.
Sunflower Bean pioche bon nombre de ses références entre les années 70 et 90, péchant d’ailleurs par un certain manque d’originalité. Mais à l’instar des anglais de The Subways à leurs débuts, la formation américaine séduit allègrement de par son pétillement doublé d’une bonne dose de fraîcheur. Une spontanéité salvatrice qu’il fallait oser en composant puis enregistrant l’album en une modique poignée de jours.
Julia, vocaliste bassiste, mène ainsi un bal entraînant où s’enchaînent les tubes. Dans la vitesse mais jamais la précipitation. Parfois saupoudrée d’une pointe de punk édulcorée (« Come One », « I Was Home »). Parfois lorgnant vers des douceurs pop (« Creation Myth», « Oh, I Just Don’t Know »). Souvent en offrant un écrin idéal pour la voix candide de la juvénile frontwoman.
Dans quelques années, Sunflower Bean aura peut-être le monde à ses pieds. A moins qu’il ne sombre avant dans un définitif oubli. Qui vivra verra. Mais d’ici-là, ce serait franchement dommage de se priver de cette petite réjouissance qui fait un bien fou aux oreilles.
Les 3 titres à retenir : « Human Ceremony », « 2013 » et « Creation Myth ».
Le clip : « Wall Watcher » pour son esthétisme branché.
L’indice de satisfaction : 75%