Délicieusement vintage et décalée, la pop du SuperHomard mérite une explication de texte. Rencontre avec Christophe Vaillant, qui nous a décortiqué son nouveau projet.
MusiK Please : Pourquoi ce nom, Le SuperHomard ? C’est suite à un pari perdu ?
Le SuperHomard : Pas vraiment ! Le SuperHomard et moi, c’est une vieille histoire. Cela fait référence au film de Georges Lautner “Ne nous fâchons pas”, dans lequel il y a une scène qui se passe dans une boite de nuit qui s’appelle Le SuperHomard. Le lien avec mon histoire musicale, c’est que dans ce film joue un groupe anglais qui interprète un thème musical qui est le premier morceau que j’ai appris avec mon tout premier groupe. Après, avec tous mes projets qui ont suivi, j’ai toujours fait référence au SuperHomard : C’était soit le label, soit le studio qui s’appelait comme cela. Aussi, quand j’ai voulu faire un truc tout seul, ce nom a sonné comme une évidence.
MP : Justement, Le SuperHomard, est-ce vraiment un groupe ou plutôt un concept à la Divine Comedy ?
Le Super Homard : Maintenant c’est un vrai groupe sur scène oui, mais au départ c’est une aventure solo. J’avais même assuré les voix à l’origine, mais je n’étais pas satisfait, je voulais une voix féminine. J’ai donc fait appel à Pandora, qui est une copine anglaise. Je lui ai demandé de corriger mes textes et d’écrire des trucs aussi, ce qu’elle a fait super bien, en plus de chanter sur quatre titres. Il y a également les batteries qui sont jouées par mon frère, qui est bien meilleur que moi dans cet exercice.
Une fois enregistré, j’ai envoyé l’album à un label japonais, car j’avais une histoire avec ce pays avec un de mes anciens groupes. Le lendemain, le contrat était signé. Je l’ai ensuite envoyé à plusieurs maisons de disques anglaises et tout s’est enchaîné : L’album est sorti en Angleterre, aux Etats Unis, en Grèce (en format cassette) et finalement en France ces jours ci.
MP : Comment expliques-tu que cela ait pris autant de temps pour qu’il sorte en France ?
Le SuperHomard : En fait, c’est parce que j’ai démarché d’abord à l’étranger : En France, je ne pensais pas que cela intéresserait grand monde. Mais ce n’est que le début en fait. J’ai déjà le deuxième album qui est quasiment fini et qui est plus long aussi, avec douze titres.
MP : Concernant ce deuxième album, aura-t-on droit à davantage de cordes ?
Le SuperHomard : Sur Maplekey, j’ai déjà utilisé des mellotrons, mais cette fois ci, j’ai enregistré avec de vraies cordes. Il y aura plus de titres chantés aussi. Mon frère Olivier a joué toutes les basses et batteries et j’ai joué le reste des instruments, Benoit – qui a mixé l’album – joue des claviers aussi. Le chant, en revanche, n’est pas encore enregistré.
MP : Passons maintenant à ta playlist intime. Le dernier titre que tu as écouté ?
Le SuperHomard : Tout à l’heure, on a écouté Look At Me Now de Terry Callier, qui est un morceau un peu soul, super classieux.
MP : Un souvenir d’enfance ?
Le SuperHomard : Pretty Ballerina des Left Banke, un groupe de pop baroque que j’écoute depuis très longtemps.
MP : Ce que tu aimes écouter en voiture ?
Le SuperHomard : Same Old Drag de The Apples In Stereo. C’est un groupe américain psyché du collectif Elephant Six.
MP : Un titre pour se défouler :
Le SuperHomard : Fast Cars des Buzzcocks, c’est parfait !
MP : Une chanson pour faire l’amour ?
God Only Knows des Beach Boys, qui est l’un de mes groupes préférés aussi…
MP : En vacances ?
Je choisi The Night de Frankie Valli & The Four Seasons. Un groupe plein d’harmonies vocales qui est vraiment terrible !
MP : Un titre pour s’endormir :
N’importe quel titre de Cold & Bouncy des High Llamas.
MP : La chanson de ton répertoire dont tu es le plus fier ?
C’est difficile…Je dirais Maple Key.
MP : Le pire cauchemar ?
C’est difficile aussi, cela peut-être méchant pour quelqu’un, en fait. Je dirais Sur ma route de Black M. Ma voisine met ce morceau à fond en passant l’aspirateur et c’est insupportable, j’ai envie de casser les murs !
MP : Et pour finir, ton coup de coeur du moment ?
Windowpane, un titre au clavecin un peu barré, par les Mild High Club.
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