Avec Marks To Prove It, The Maccabees ont réalisé le hold up parfait. Le disque est à ranger dans les grands classiques du rock Anglais.
Franchement, nous ne donnions pas cher de la peau des Maccabees, alors qu’ils étaient englués dans une terrible crise d’inspiration au moment de donner une suite à Given To The Wild, enfermés douze heures par jour dans leur studio de Elephant and Castle.
Finalement, cette crise a été salutaire. Sur leur précédent disque, le groupe avait évolué vers un son plus luxuriant, mais aussi un peu trop policé. Cette fois ci, The Maccabees ont mis leurs ordinateurs aux oubliettes pour nous livrer un album terriblement organique et humain.
Mais Marks To Prove It est également plus sombre, moins solaire que son prédécesseur, malgré la présence de trois titres extravertis qui se mettent en évidence sur ce disque : Marks To Prove It (le titre) qui ouvre donc le bal, avec ses guitares stridentes et ses claviers dissonants, Spit It Out, au lyrisme exacerbé, est un deuxième brûlot rock qui fait penser à Arcade Fire et enfin Something Like Happiness, hit en puissance, à l’optimisme communicatif.
Les autres titres, au charme moins immédiat, demanderont plus d’écoutes pour révéler toutes leurs subtilités. Et au petit jeu des chansons addictives, citons River song, mélancolique et languissante, bercée de cuivres et de cordes, ou encore WW1 Portraits et ses montées d’adrénaline portées par la voix d’Orlando Weeks. Quand au final, il est de toute beauté, avec un Dawn Chorus aux arrangements somptueux qui ne gênent en rien la dynamique de la chanson.
Marks To Prove It aurait pu être un album de transition, il est au contraire celui de la plénitude et de l’accomplissement.