Le massif du Mont-Blanc, difficile de faire mieux en termes de décor. Theo Croker, difficile de faire mieux en termes de trompettiste contemporain. Justement, le CosmoJazz Festival a réuni les deux…
Photo Report.

Le CosmoJazz Festival porte bien son nom. Sur les 25 concerts proposés, certains ont lieu en plein cœur de Chamonix. Alors que d’autres sont à savourer après une promenade en altitude, avec pour récompense la découverte d’un paysage unique.

Au lendemain de la soirée féminine de l’Albertville Jazz Festival (photo report ici), nous nous rapprochons donc du ciel. Et si Theo Croker ne se produit pas en pleine montagne mais en ville, le spectacle offert au pied du mont Blanc reste majestueux. Autant pour les yeux que les oreilles.

Petit-fils du trompettiste Doc Cheatham, Theo possède une maturité musicale assez impressionnante. A 33 ans, il vient de publier son troisième album. Le maîtrisé « Star People Nation », opus qu’il a produit lui-même.

Sur scène, l’aboutissement « studio » est palpable. Le brassage urbain instillé par l’Américain coule de source. Un groove captivant, fruit de sa fusion jazz, funk, hip-hop.

Plus organique, plus sobre que sur disque, le quartet joue avec la même maestria. Scellant la créativité d’hier aux promesses de demain. Et si l’ombre de son grand-père veille sur lui, Theo démontre que la flamme qui l’anime est désormais la sienne.

Un style dénué d’étiquette, comme il aime à le clamer lui-même : « I just play music ». Tout est dit, la parole est laissée aux instruments. D’ailleurs, aussi virtuose soit-il, Theo a l’intelligence de s’effacer régulièrement, longuement. Laissant ses comparses développer sa musique, la faire monter en puissance. Avant d’en reprendre les rênes pour l’emmener toujours plus loin.

Son ami (et mentor) Roy Hargrove n’est plus. Mais Theo Croker prouve avec un talent incroyablement posé que la succession est solidement assurée. Une sacrée baffe…
#JazzDeHauteAltitude

