Rufus Wainwright ayant déclaré forfait, le titre de sommet du Printemps de Bourges 2014 ne pouvait échapper aux Tindersticks ce 25 avril à la cathédrale gothique de Bourges . Le résultat a été au delà de nos espérances. Live Report :
S’il n’est pas encore inscrit au patrimoine de l’UNESCO, Tindersticks est bien le groupe rêvé pour venir se mesurer à la cathédrale gothique de Bourges. Leur musique raffinée et mélancolique favorise naturellement l’introspection, et le groupe est habitué à de tels défis avec des concerts dans les cathédrales de Manchester, Kilkenny et Ypres. Les 12 musiciens investissent les lieux et après une salve d’applaudissements, je comprends mieux l’expression “un silence de cathédrale”.
Le tic tac d’une horloge donne le tempo, David Boulter glisse quelques notes de piano avant que Stuart Staples ne pose sa voix sur “Marseilles Sunshine“. Il est temps alors à la section de cordes de se mettre discrètement en action : L’ambiance est crépusculaire dans la cathédrale. A la fin de la chanson, Stuart lève les yeux comme pour communier avec le lieu et ses voutes qui culminent à 38 mètres.
Le show va se révéler intimiste et tout en retenue. L économie de notes est manifeste et la set-list a été adaptée au cadre: Plutôt que jouer ses “singles”, le groupe puise dans son back catalogue, les albums solos de Stuart notamment. Si le concert est placé sous le signe de la spiritualité, Stuart est étonnamment souriant. C’est incontestablement lui le patron sur scène.
Il faut attendre le neuvième titre “Her” pour que le groupe nous assène quelques envolées lyriques dont il a le secret. La ministre de la culture, Aurelie Filippetti, présente hier soir a certainement du apprécier.
On sent une parfaite osmose entre le trio majeur (Staples, Boulter et Neil Fraser le guitariste), la section rythmique (avec un batteur qui caresse ses futs), les cuivres et les cordes. Le son est juste parfait, la performance est également technique.
Deux invités surprise pendant le set : Catherine Ringer, sur “ That leaving feeling“, qui ne parvient vraiment pas à faire oublier Lhasa. Catherine aurait au moins pu apprendre les paroles…Avec Cascadeur en revanche, la magie opère sur “The crossing”. Le contraste entre la voix aiguë de Cascadeur et grave de Stuart est magnifique.
Le spectacle se termine donc avec “Sometimes it hurts“, chanson qui était au départ un duo avec Lhasa de Sela. L’esprit de la chanteuse défunte planait de toute évidence lors de cette soirée mémorable du printemps de Bourges 2014.
Retrouvez prochainement les photos du concert en haute définition sur le tableau livereports Pinterest de MusiK Please.
1 mai 2014 @ 14 h 11 min
Un grand merci à Stéphanie et Cyril pour la place de choix !